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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 11:26
Pour Alain, bien sûr... 

 

D'abord, il convient de se défaire des idées stupides et lieux communs : l'ours déteste les lieux communs. Il ne fréquente, par goût inné, que des lieux  où le commun répugne à aller.

Chercher ces lieux. En faire un repérage soigneux. S'assurer qu'ils possèdent une issue de secours. Les cartographier, afin d'adapter selon la saison.

Je ne m'étendrai pas sur les idées stupides, un seul exemple suffira : "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué."

Cette phrase cumule lieu commun et stupidité : qui accepterait de dépouiller un ours encore vivant ?
Mais nous nous éloignons de notre propos, car il est bien évident  qu'il sera extrêmement malaisé d'apprivoiser un ours mort et écorché : il se méfiera, il n'est pas stupide, lui !

L'ours est solitaire. S'il laisse volontiers des traces de son passage dans la société, on l'y voit peu. Il a tendance à dédaigner la routine des convivialités obligées. Il fréquenterait volontiers ses semblables, mais ses semblables sont comme lui : solitaires. Et le serpent se mord la queue.

Toutefois, l'ours a un point faible : il est gourmand.

Ne pas tenter de l'appâter avec du miel : cette ruse grossière est depuis longtemps éventée.

Plutôt essayer les fourmis rouges (en brochette si l'on a la patience : l'ours sera intrigué).

Le brochet est  une alternative intéressante (ici, préférer le court-bouillon).

 

La confiture de mots demeure cependant le moyen le plus sûr. L'ours en est friand. Au sortir de l'hiver, donnez lui rendez-vous dans un lieu ensoleillé, en précisant sur l'invitation : il y aura de la confiture de mots.

Et n'allez pas croire que vous n'allècherez ainsi que des oursons, peluches ou vétérans de cirque : j'ai moi-même, grâce à cette recette, réussi à apprivoiser un grizzly, magnifique spécimen mâle, dans la force de l'âge, en possession de toutes ses griffes, doté d'une mâchoire puissante et d'un stylo redoutable.


Pour ce qui est de la recette… je suis bonne fille, je vous livre les ingrédients :

Sucre : un peu (le minimum syndical ou à peine plus)

Sel : à volonté

Epices : ad libitum

Fruits de votre imagination (selon arrivage)

Chance : au moins un zest

Touillez longuement, chauffez jusqu'à ébullition, buvez un petit thé pour reprendre courage, et surtout, n'omettez pas d'ajouter un poil. L'ours est très sensible au poil. C'est un animal à fourrure, ne l'oubliez pas.

 

D'humour, le poil.

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commentaires

A
Et un ours breton, c'est assez rare pour être remarqué ! Voilà un portrait bien sympathique d'un Ours célèbre! On entend parler de lui partout !
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T
Un ours nommé ALAIN c’est plutôt rare, j’auditionne ma mémoire pour approfondir cette singularité, elle me dit quelle est en pénurie d’idées,<br /> Je prends mon joker de vision à distance, et là je ressens une joie intense,<br /> Devant ce texte, ce paradigme d’humour de Coline.
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  • Coline Dé
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 Bricoleuse de mots, déboulonneuse de socles, dévisseuse de certitudes, j'ai envie d'un monde  où le rire libre lézarderait les murs. Juste pour la beauté des lézardes.
  • J'écris pour regagner en largeur ce que ma vie perd en longueur... Bricoleuse de mots, déboulonneuse de socles, dévisseuse de certitudes, j'ai envie d'un monde où le rire libre lézarderait les murs. Juste pour la beauté des lézardes.

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