Qui aurait un bout de savon ? Je voudrais me faire mousser un peu...
Voilà, j'ai deux raisons d'être contente, deux d'un coup !
D'abord, je suis publiée dans une jolie revue dont je vous ai déjà parlé : Les Muses à tremplin. Mon texte s'intitule " A toit " et il parle de cette chose étrange : une relation entre un être vivant et une entité censée ne pas l'être, et pourtant...
La deuxième publication est un recueil collectif édité par Printernet, dont le titre
" Nouvelliennes" fait référence à la fois au genre littéraire dont il est constitué et au site où se sont cooptés les auteurs : VE, abréviation de Vos Ecrits, site où pullullent des petits véliens pleins de talent !
Treize auteurs à la douzaine, treize styles bien différents, avec de subtiles résonnances renvoyant des bribes d'écho...
Vous pouvez acquérir ces deux fleurons de la littérature, le premier pour la modique somme de 3,50 €
Les Muses nous précisent :
Pour passer commande, merci d'envoyer un mail à : lesmusesatremplin@yahoo.fr, intitulé "commande", en précisant le nombre d'exemplaires souhaités ainsi que l'adresse à laquelle la revue doit être envoyée.
Puis de faire parvenir un chèque à l'ordre des Muses à tremplin correspondant au montant de la revue (3.50 euros) + frais d'envoi (voir ci-dessous) à : Les Muses à Tremplin, 15 Rue des Vaux Parés, 35 510 Cesson-Sévigné.
L'envoi se fera dès réception du chèque.
1 revue + expédition : 5€
2 revues + expédition : 9€
3 revues + expédition : 13€
4 revues + expédition : 17€
5 revues + Expédition : 20,5€
6 revues + expédition : 24 €
7 revues + expédition : 28,50
8 revues + expédition : 32€
9 revues + expédition : 35.5
10 revues + expédition : 39€
Le recueil, lui, peut se commander ici :
http://s282600497.e-shop.info/
Et vous pouvez également jeter un coup d'oeil au site printernet-collection.com
Vous voyez, j'ai de bonnes raisons d'être contente. Et puis j'aime bien être en bonne compagnie, et là, c'est plutôt top !
D'abord, il convient de se défaire des idées stupides et lieux communs : l'ours déteste les lieux communs. Il ne fréquente, par goût inné, que des lieux où le commun répugne à aller.
Chercher ces lieux. En faire un repérage soigneux. S'assurer qu'ils possèdent une issue de secours. Les cartographier, afin d'adapter selon la saison.
Je ne m'étendrai pas sur les idées stupides, un seul exemple suffira : "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué."
Cette phrase cumule lieu commun et stupidité : qui accepterait de dépouiller un ours encore vivant ?
Mais nous nous éloignons de notre propos, car il est bien évident qu'il sera extrêmement malaisé d'apprivoiser un ours mort et écorché : il se méfiera, il n'est pas stupide, lui !
L'ours est solitaire. S'il laisse volontiers des traces de son passage dans la société, on l'y voit peu. Il a tendance à dédaigner la routine des convivialités obligées. Il fréquenterait volontiers ses semblables, mais ses semblables sont comme lui : solitaires. Et le serpent se mord la queue.
Toutefois, l'ours a un point faible : il est gourmand.
Ne pas tenter de l'appâter avec du miel : cette ruse grossière est depuis longtemps éventée.
Plutôt essayer les fourmis rouges (en brochette si l'on a la patience : l'ours sera intrigué).
Le brochet est une alternative intéressante (ici, préférer le court-bouillon).
La confiture de mots demeure cependant le moyen le plus sûr. L'ours en est friand. Au sortir de l'hiver, donnez lui rendez-vous dans un lieu ensoleillé, en précisant sur l'invitation : il y aura de la confiture de mots.
Et n'allez pas croire que vous n'allècherez ainsi que des oursons, peluches ou vétérans de cirque : j'ai moi-même, grâce à cette recette, réussi à apprivoiser un grizzly, magnifique spécimen mâle, dans la force de l'âge, en possession de toutes ses griffes, doté d'une mâchoire puissante et d'un stylo redoutable.
Pour ce qui est de la recette… je suis bonne fille, je vous livre les ingrédients :
Sucre : un peu (le minimum syndical ou à peine plus)
Sel : à volonté
Epices : ad libitum
Fruits de votre imagination (selon arrivage)
Chance : au moins un zest
Touillez longuement, chauffez jusqu'à ébullition, buvez un petit thé pour reprendre courage, et surtout, n'omettez pas d'ajouter un poil. L'ours est très sensible au poil. C'est un animal à fourrure, ne l'oubliez pas.
D'humour, le poil.
Bonjour !
C'était bien, la montagne.
D'ailleurs, je ne sais pas si je suis vraiment revenue. Je n'ai pas encore les deux pieds à la même hauteur...
Mais - faute d'avoir écrit une seule ligne nouvelle pendant mon séjour - je vous offre le début de ce qui sera peut-être un roman : Cité des Ogrets. ( j'en entends qui grognent "c'est pas une nouveauté.... Ben non.)
Et je vous parlerai bientôt d'une découverte, d'un coup de foudre, devrais-je dire : Jean-Pierre Colleu.
Un mince livre, édité à LA PART COMMUNE, qui s'intitule " Une manière d'extase".
Un petit chef d'oeuvre.
Vous m'en direz des nouvelles.
.
Un curé, ça fout le noir. Mais sept ! Quand, en plus ils sont en soutane, tu te pinces, ça fait cauchemar à la Almodovar, tu cherches la caméra… Mais non, pas de caméra, ils sont bien là en vrai ; tu évites de les dévisager, mais même du coin de l'œil t'as pas pu faire autrement que de remarquer : ils ont des tronches, comment dire ? Tu convoques Opus Dei, Ku Klux Klan, Le Nom de la Rose et quelques autres références pour échantillonner, mais ça ne suffit pas.
Tu entres dans une boulangerie décorée de citrouilles, tu achètes un sacristain, par association d'idées, et puis c'est vachement bon et t'as besoin de te réconforter. Putain, ça te poursuit encore !
Avant de ressortir, tu profites de l'abri de la vitrine pour les mater. Ils ont pas tous une sale gueule. Y'en a deux qui sont pas vieux du tout.
En fait, ce qui te fout le plus les boules, c'est ce pas régulier, inexorable. On dirait qu'ils savent où ils vont.
T'as les mains moites, les miettes du sacristain collent, tu voudrais te laver. Ce soir, tu donnerais n'importe quoi pour avoir une copine qui t'attendrait à la maison.
En sens inverse, une bande de gamins déguisés hulule sur le trottoir, se partage les bonbons de la collecte, file droit dans les jupons noirs. T'as du mal à avaler ta salive. T'as mis vingt ans à t'en remettre, de ces jupons.
Tu te détournes, tu rentres chez toi. Peut-être écouter un peu de Moussorgski. Une nuit sur le Mont Chauve.
On excommunie des gamines violées.
Ils ont les vertus théologales.
La Foi.
L'Espérance.
La Charité.
La Honte, c'est pour elle, et pour toi.
Ca crisse sous les doigts, la couleur n'est pas terrible, j'aurais préféré un billet vert, je ne sais pas pourquoi. Ce violet fait deuil.
Il faut que je m'applique, il y a si longtemps que je n'ai pas pratiqué, j'ai presque peur d'avoir oublié. Mais non, mes doigts retrouvent une sorte d'indépendance, ils s'affairent sans en référer au cerveau, le pur réflexe, ma langue dépasse, j'ai dix ans. Et cinq cent secondes à vivre.
Il ressemble à ceux qu'on faisait pour lancer par dessus le mur de l'école privée, où les élèves étaient tous des enfants sages, à ce qu'on nous disait. Nous, les insupportables, on écrivait des gros mots sur la queue, et on riait comme des folles en pensant à Adrien qui devenait tout rouge lorsque que le mot bite était prononcé devant lui.
Je me demande s'il y a encore des petits Adrien.
Il est parfait, j'ai juste le temps, c'est presque l'heure de la récré ; le prunus commence à fleurir dans la cour de l'école, je n'aime pas ses gros bouquets rose layette, un arbre-Barbie !
J'entends le bruit que font les petites filles en sortant, on dirait des rondes d'hirondelles, cris aigus, tournoyant…
Vite, il faut faire vite, j'ajuste le geste et l'avion décrit une magnifique trajectoire au-dessus du mur, je me demande qui l'attrapera et ce qu'il ou elle en fera, j'aimerais voir ce que mon geste va déclencher, j'entends " hé, regar…"
Plop.