Te lire, c'est descendre dans la soute et à l'instant d'aveuglement, regarder le ciel par un interstice, les étoiles en apnée.
Quand mes paumes brûlées s'appliquent aux lampadaires, parmi les vapeurs sales
quand la pisse des chiens fauves s'écoule vers la mer, j'ai des démangeaisons, des clous rouillés profond, le cœur gratté à blanc, toute blessure salée.
J'ai pas cherché ça, tu sais.
Ouest.
La houle est longue et tu sourds de moi comme la buée des lessives, du linge des femmes, des longs draps pâles, pendus dans les haubans.
Je voudrais arracher l'aube avec la chemise.
Je veux coller mes dents sur mon sourire, dégrafer de mes yeux le regard bleu enfant
Nu, dressé droit contre le ciel poli
Chanter sanglant, rire.
Des bars sortirait la marée ; par moment on croirait voir les mouvements internes de courants sous-marins,
mais rien d'autre qu'une velléité,
non, rien d'autre.
J'ai pas voulu ça, tu sais.
Ça sort de moi comme si j'étais ta source.
A coup de trouilles tu me repasses l'âme, tu crames mes faux plis, tu saccages mes airs amidonnés
mais t'es pas là, t'es pas là…
Un arc en ciel de pétrole surnage, psychédélique
Mais t'es pas là
Et j'ai les mains si creuses.